Impossible d'aller en Turquie sans passer par la Cappadoce, Göreme et la vallée des cheminées de fées. Aussi, c'est la tête remplie d'images de paysages magiques que nous faisons route vers le cœur de l'Anatolie.
La Cappadoce fut un haut lieu du christianisme. Les fidèles y taillèrent des églises et des habitations troglodytes dans la roche volcanique qui recouvre toute la région. Au moment des invasions arabes du 8ème siècle, les habitants trouvèrent refuge dans ces mêmes habitations, dont ils fermaient l'entrée à l'aide d'une grosse pierre. Ni vus, ni connus, ils se camouflaient dans le paysage.
Aujourd'hui, la vallée des cheminées de fées est un haut lieu du tourisme. C'est naïvement et un peu déçu que nous faisons cette découverte à notre arrivée à Göreme. Des touristes, des pensions et des bus envahissent le paysage. Le musée en plein air ressemble davantage à un parc d'attractions qu'à une vallée enchanteresse et le village compte presque plus de pensions et d'hôtels que de maisons.
Tout cela nous a presque convaincu de quitter la région au plus vite lorsque nous faisons la rencontre de Carole et de Bruno. Rencontrés dimanche soir dans un des cybercafés de Göreme, ils nous proposent de venir boire un thé, le lendemain, à la pension Anatolya où ils résident. Nous acceptons l'invitation.
Il y a maintenant trois ans, Bruno a passé une année entière dans la région où il travaillait pour la pension Anatolya, en compagnie d'Isabelle, une autre française, mariée à un turc. Avant de revenir en France, il a effectué un long périple au Proche Orient. Nous discutons ensemble des prochains pays que nous allons visiter, échangeons nos impressions de voyage. Aujourd'hui, il a cessé de voyager et s'offre une semaine de vacances pour revenir à Gorëme et arpenter les sentiers qu'il n'a pas oublié.
Après le thé, nous décidons de partir ensemble pour une randonnée dans une des vallées que Bruno connaît bien : la vallée rose. Le paysage que nous découvrons est magnifique. Au fil de la balade, notre regard change peu a peu. Nous oublions le froid glacial et les bus de touristes qui sont maintenant loin de nous, fascinés par les couleurs des roches, de la végétation, par les formes et les grottes que nous découvrons en grimpant sur les rochers. Dans celle ci, une maison. On devine encore un four, une cheminée, une cuisine avec des sièges taillés dans la roche. Dans cette autre, une église, longue et haute de plus de dix mètres. Les voûtes sont intactes et les formes harmonieuses. Le travail réalisé est impressionnant. On se prendrait presque pour des explorateurs, découvrant ces lieux pour la première fois.
Merci à Bruno pour cette superbe balade, loin des sentiers battus.
Nani et Minh
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