le 07/10/2001

 
     
     
     
     
     
     
     07/10/2001
     
     
     
     
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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A l'heure de la prière

Notre aventure à Istanbul est de courte durée. La ville reste trop chère pour nous et notre mode de vie est peu adapté. Aussi, au bout de trois jours, nous reprenons la route. Direction Iznik, petite ville située à 200 kilomètres d'Istanbul. L'endroit nous attire : de vieilles murailles datant de l'époque byzantine, des ateliers de faïence, et un lac où nous pourrons nous reposer de notre épisode stambouliote.

En ce dimanche après midi, nous déambulons dans les rues d'Iznik. La ville, qui ne compte que 10.000 habitants, est très animée. Une fête foraine, un marché, un parc, des "çay salonu" et des restaurants remplis de monde. Tous les habitants semblent sortis des maisons pour profiter du soleil, des amis attablés aux terrasses, du marché...

En fin d'après midi, après la visite de la ville, nous nous installons sur une place ombragée, près d'une mosquée. Autour de nous, sur les bancs bordant la place, les vieux du village attendent l'heure de la prière. Il n'est pas loin de 17 heures. Ils discutent par groupes de 3, 4 ou 5. Notre présence ne semble pas les déranger. Nous croisons des regards, échangeons des sourires, les saluons à l'aide des quelques mots appris ces derniers jours. Pendant que certains discutent, d'autres se rassemblent près de la fontaine et entament un rituel qu'ils doivent pratiquer, chaque jour, cinq fois par jour, avant chaque prière : les ablutions. Nous les observons ôter leurs souliers, s'asseoir sur les petits bancs situés autour de la fontaine et se laver les mains et les bras, les pieds et les chevilles, la tête et le cou. Une fois cette tâche accomplie, ils rejoignent leurs compères et attendent avec eux. Nous sommes étonnés de ne voir aucune femme parmi les fidèles.

Nous voyons d'autres hommes arriver en grand nombre. L'heure de la prière approche certainement. Puis certains commencent à rentrer. L'appel du muezzin n'a pas encore retenti. Enfin, c'est l'heure. Le haut parleur se met à crachoter puis on entend la voix du muezzin appeler les fidèles. Une seule et même phrase, l'Ezan : "Dieu est grand ! Il n'est d'autre Dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète".

Autour de nous la place se vide ; les hommes se retirent les uns après les autres. La mosquée est en travaux et tous les hommes ne peuvent rentrer. Certains sortent les tapis pour prier à l'extérieur, devant la mosquée. D'autres encore regagnent les bancs qu'ils déplacent pour les orienter vers La Mecque et commencent leurs prières. En rythme, à la même cadence, ils s'agenouillent et se relèvent. Amusés et étonnés, nous les regardons. A l'autre bout de la place, une femme regarde son mari prier sur un banc. La situation semble l'amuser autant que nous, car elle se met a rire. Elle sourie aussi. Son mari la regarde, lui sourie aussi puis d'un geste lui demande de se taire.

Le temps de la prière est court. Une dizaine de minutes, pas plus. Déjà, les derniers rentrés ressortent de la mosquée, allument une cigarette et attendent un ami, un parent.

La place se vide en quelques minutes. Maintenant, des enfants arrivent pour jouer, se mettent à courir, à jouer au ballon. Nous quittons notre banc, traversons une terrasse de café où nous voyons les vieux rencontrés à la mosquée, attablés, et buvant un çay. La journée reprend son cours. Les marchands n'ont pas encore remballés leurs stands, et les femmes continuent leurs emplettes.

Nani et Minh