Nous sommes enfin arrivés en Turquie après 10 jours de traversée de l'Europe, d'Ouest en Est.
Allemagne, Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie. Que de routes et de paysages dans cette traversée.
Que de visages aussi. Que de regards croisés le long des routes. Des sourires échangés aussi avec
les passants regardant notre voiture. Les regards des enfants montrant à leur mère notre énorme véhicule,
les sourires des routiers au poste frontière.
Deja plein d'impressions se bousculent dans nos têtes.
Tous les pays d'Europe ne se ressemblent pas. C'est banal dit comme ça, et pourtant.
Il y a une belle fracture entre les pays de l'Union Européenne et les autres.
Moins riches, beaucoup moins riches. Dans ces pays là, on voit bien qu'on vit de la débrouille. Rien qu'en regardant
les voitures et l'état des routes, c'est déjà visible. C'est sensible aussi. Les gosses dépenaillés, les chiens écrasés
le long des routes, les maisons rafistolées avec des morceaux de plastiques et de scotch. Les épiceries et autres
marchés où nous nous sommes ravitaillés étaient bien mal pourvus.
Bref, cette Europe est à découvrir, car malgré cette
cette pauvreté, elle reste magnifique.
La Roumanie est un joli pays. Très joli. Les gens rencontrés étaient tout gentils.
Leur langue est facile à comprendre aussi, ce qui aide à la sympathie. Les paysages sont magnifiques.
Et puis dans les Carpates, pas l'ombre de Dracula. Mais des vignes, des cimes sous les nuages,
des routes escarpées, des villages pittoresques, et le sourire des roumains.
En quelques kilomêtres, enfin un peu plus de 3000, nous sommes devenus des voyageurs, des routards, des nomades.
Un nouveau mode de vie en perspective. Ravitaillement en nourriture dans les épiceries, les marchés et superettes.
Ravitaillement en eau et essence dans les stations services. Lavage du linge sale dans les rivières.
Chaque jour un nouveau décor au réveil. Nous faisons halte la nuit dans les forêts, prairies et champs. Parfois le long des
routes quand nous ne trouvons pas mieux.
A la nuit tombée nous prenons une douche froide. Et quand la pâte à tartiner du petit déjeuner est finie, on la remplace
par le Finetti roumain.
Déjà on prend de nouveaux repères.
On passe chaque frontière avec une petite appréhension. Se demandant à chaque fois si le douanier va nous demander d'ouvrir
nos malles, coffres et sacs. Ouvrir sa valise à la douane, ça passe.
Mais déballer tout ce qu'on a avec nous prendrait des heures. Pour l'instant, ça s'est toujours passé avec le sourire.
Pourvu que ça dure.
Maintenant que nous sommes arrivés en Turquie, on va arrêter de courir, pour prendre le temps de découvrir, de se balader.
Pour laisser la place à l'imprévu et aux rencontres.
Nous allons séjourner quelques jours à Edirne, pour visiter la région et nous reposer de la traversée. Notre prochaine étape sera
Istanbul.
Nani et Minh