le 03/12/2001

 
 
 
     
     03/12/2001
 
 
 
 
 
 
 
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Que de contrastes

Le Liban est un tout petit pays, à peine plus grand que la Corse mais il offre des contrastes surprenants. Des femmes voilées dont aperçoit à peine les yeux et des jeunes filles en mini-jupes, des Mercedes de luxe et des tacots bondés, des statues de la Vierge et des portraits de l'ayatollah Khomeyni. Tout cela nous a donné l'impression de traverser plusieurs pays et non d'en visiter un seul.

En arrivant à Zahlé, près de la frontière syrienne, nous avons découvert une ville à "99,99% catholique" comme nous l'a décrite un des ces habitants. Une ville résolument tournée vers l'Occident avec ses fast-food, ses hôtels de luxe et ses casinos.

A quelques kilomètres plus au Nord, dans la vallée de la Bekaa, nous sommes entrés dans un des fiefs du Hezbollah chiite. Les statues de la Vierge ont laissé place aux portraits de l'ayatollah Khomeyni. Et la ville de Baalbek nous a rappelé les villes de Syrie, avec ses maisons en béton toutes carrées, si typiques du Proche-Orient.

En passant le Mont Liban, nous sommes arrivés à Bcharré, en pays maronite, où une imposante église se dresse au centre de la ville. Bcharré est située à flanc de montagne aux bords de l'impressionnante gorge de Qadisha. Par le passé, cette région a servi de refuge à cette minorité chrétienne. Et pendant la guerre civile, les milices phalangistes ont su profiter de cette situation géographique si particulière, en y installant leurs camps d'entraînements.

Au bord de la Méditerranée, nous avons parcouru les rues encombrées du souk de Tripoli. Les femmes voilées, l'appel du muezzin, les odeurs d'épices nous ont ramené en Orient. Nous avons marché pendant plusieurs heures dans ces petite ruelles, enchantés par l'ambiance. Mais à 16H30 précise, tous les magasins ont fermé et, d'un seul coup, la foule s'est évanouie. C'était l'heure de la rupture du jeûne. Nous étions au 10ème jour du ramadan.

Une affiche publicitaire pour de la lingerie située aux bords de l'autoroute restera notre première impression de Beyrouth. La capitale du Liban est un concentré des contrastes du pays. La tristement célèbre "ligne verte" qui, pendant la guerre, séparait l'Ouest musulman de l'Est chrétien n'existe plus. Mais les centres d'affaires flambant neufs de la place de l'étoile ont peu de choses en commun avec la pauvreté des camps de réfugiés palestiniens de la banlieue sud.

Les contrastes du Liban nous ont parfois semblé contradictoires. En visitant ces régions si différentes, la grande hétérogénéité du pays nous a frappé et a soulevé beaucoup de questions en nous. Mais nous avons également compris qu'à coté de ces voisins, à parti unique, religion unique ou population unique, le Liban est une exception.

Nani et Minh