le 01/10/2001

 
     
     
     
     01/10/2001
     
     
     
     
     
     
     
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Le hammam

Comme de nombreuses villes anciennes, Edirne compte quelques hammams, hérités de l'époque ottomane. Ces lieux de vie jouent encore un rôle social où le musulman se rend le vendredi, jour de prière, pour se conformer au code d'hygiène prescrit par l'Islam, et où les gens des couches populaires vont pour discuter, boire un thé et regarder la télévision.

Pour nous, voyageurs, ces endroits sont une alternative à la douche froide. Une véritable aubaine. Une occasion également de rencontrer les gens et de prendre part à leurs coutumes. Les bains des hommes et des femmes sont distincts, et pour quelques heures, nous nous séparons.

L'endroit est magnifique : des cabines de bois vernis, des escaliers de marbre, des voûtes hautes et harmonieuses. Dans le hall, deux femmes, vêtues d'une simple culotte discutent, buvant un thé et fumant une cigarette. Cette quasi nudité me laisse penser qu'elles se sentent en sécurité loin du regard des hommes. Aucune gène dans leur attitude.

Elles sourient à mon arrivée. Après m'avoir attribuée une cabine, et donnée une serviette qu'on appelle pesternal, une des femme me guide. Je la suis, nue à mon tour, dans cette atmosphère chaude et vaporeuse. A l'intérieur, dans la pièce centrale, assises sur le marbre, d'autres femmes discutent entre elles, tout en faisant leur toilette. Leurs voix résonnent, comme dans une église.

On m'installe dans une des salles, déjà occupée par une femme.
Je m'installe près d'un bassin. Son regard me suit quelques instants, puis son visage sourit. Au bout de quelques minutes, nous engageons la conversation : quelques mots en turc, beaucoup de mimes et quelques rires ponctuent notre dialogue. Elle me montre comment me laver, m'aide à laver mon dos, mes cheveux, me prête un gant de crin qui facilite le décrassage. Là encore aucune gène. Tout semble naturel.

J'ai beaucoup de plaisir à frotter fort, à rincer à grande eau, à régler au plus chaud la température de l'eau qui coule du robinet. Je profite de ce moment que je fais durer.
J'imagine que Minh de son côté, à quelques mètres fait de même.

Au bout d'un moment, sa toilette terminée, ma partenaire s'en va rejoindre ses compatriotes, dans une autre pièce. C'est définitivement un lieu d'échange. On y bavarde comme dans un café, entre jeunes et plus âgées.
Il faut dire que dans cette province de la Turquie, les cafés semblent souvent réservés aux hommes. Je comprend que les femmes se sentent mieux ici.

Je retrouve Minh, un peu plus tard dans l'après-midi. Il est assis sur une chaise, au coin de la boutique d'un coiffeur. Je regarde dans la vitrine. Là encore, le coiffeur discute en compagnie de trois clients. Les quatre hommes nous sourient. Nos cheveux encore mouillés leur indique certainement d'où nous venons.

Nani et Minh

A suivre en images :
le hammam d'Edirne