le 02/10/2001

 
     
     
     
     
     02/10/2001
     
     
     
     
     
     
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Suleyman et Gursa

Ce jour-là, nous décidons de quitter la ville pour nous enfoncer dans la campagne. Après avoir trouvé une petite route quittant la ville, nous voilà donc parti pour l'inconnu. Très vite, on se retrouve dans l'incapacité de se situer sur la carte.

Au bout de 50 kms, la route en bitume fait place à un chemin en terre. Quelques mètres plus loin, le même chemin prend fin en face d'une maison. Alors que nous commençons à faire demi-tour, un homme arrive, le sourire aux lèvres. Il nous demande où nous allons.

Faute de vocabulaire, il nous est impossible de lui expliquer que nous nous baladons, sans destination précise. On en profite pour lui offrir une cigarette et lui demander s'il sait où nous pouvons trouver de l'eau afin de remplir notre réservoir. Il nous fait signe de le suivre, et nous amène chez lui. Là, il sort un tuyau d'eau. Le beau sourire qu'il avait à notre arrivée ne l'a pas quitté, quand quelques minutes plus tard, après avoir rempli notre réservoir, il se met à laver notre 4x4 tout crasseux. Eclats de rire. Sourires échangés.

Et nous voilà embarqués pour une visite de la propriété : l'étable où nous découvrons les veaux qui viennent de naître, le potager, les étages de la maison en construction, tout y passe. Entre-temps sa femme, alertée par le bruit de nos conversations nous a rejoint.

Finalement, nous nous retrouvons dans le salon à partager le repas avec eux. Ils viennent juste de rentrer du village voisin où ils ont faits cuire leur pain et celui-ci est encore tout fumant. Suleyman ponctuent ses phrases de grands éclats de rire. C'est un monsieur très jovial et malgré la barrière de la langue, les gestes et les regards sont là pour partager de réels moments de complicité.

A un moment, Suleyman joint ses deux mains sur son cœur et regarde tendrement sa compagne, qui fait de même. Ces deux-là, la cinquantaine pour Suleyman, un peu moins pour sa femme, Gursa, vivent tout modestement mais leur générosité est sans aucun doute immense.

Pour le plaisir, nous entreprenons de leur faire une visite de notre "maison". Puis, nous parvenons, à force de mimes, de cartes déployées, de dessins et du peu de vocabulaire que nous connaissons à leur expliquer le but de notre voyage. Notre histoire semble les étonné, mais hélas, nous ne pouvons répondre à toutes les questions qu'ils nous posent.

Durant l'après-midi, les voisins rendent visite à la famille. Ainsi, nous faisons connaissance avec plus d'une dizaine de personnes dans ce petit bourg qui ne comptent que cinq maisons. Les femmes, les enfants et leurs pères, tous veulent maintenant visiter notre 4x4 et entendre notre histoire. Le soir venu, nous repartons les poches remplies des poivrons verts cueillis l'après-midi et les bras chargés d'un gros morceau de pain. Nous leur disons au revoir, tout émus, en leur promettant de repasser les voir le jour où nos pas nous ramèneraient à Edirne.

Nani et Minh