le 07/12/2001

 
 
     
     07/12/2001
 
 
 
 
 
 
 
 
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Wahid chicha min fadlak ! *

Nous sommes tombés sous le charme de Damas. L'ancienne capitale omayyade nous a plongé dans l'Orient des milles et une nuits. Nous avons pris beaucoup de plaisir à marcher dans ses ruelles, à respirer l'ambiance de la vieille ville, à discuter au coin des rues avec les artisans et les marchands. Mais il est un endroit que nous aurons particulièrement apprécié : un vieux café, situé dans le centre, non loin de la Place des Martyrs.

Vers 19.00, dans les ruelles de la vieille ville de Damas, les échoppes réouvrent leurs portes. A l'heure où les restaurants se vident après le rush de la fin du jeûne du Ramadan, le café se remplit.

Dans la grande salle, les murs sont jaunis par la nicotine et le parfum du café à la cardamome se mélange à l'odeur du narguilé. Partout une fumée blanche et opaque envahit la pièce. De grands miroirs couvrent les murs. Une grande vitrine sur la rue et des lumières au néon. Un café comme il y en a partout dans la ville.

Le rendez vous des habitués

L'ambiance est chaleureuse, bruyante. A cette heure de la journée, chacun peut fumer et boire du thé plus que de raison. C'est le rendez-vous des habitués. Des hommes de tous âges viennent ici. Des étudiants, des retraités, des travailleurs. On vient fumer le narguilé bien sur, mais aussi jouer aux cartes, ou au backgammon. Certains restent seuls, près des vitres. Leur regard se promène dans la salle, s'arrête sur les visages ou sur les scènes qui se déroulent dans la rue. D'autres discutent par petits groupes. D'autres encore ne font que passer. Ils viennent boire un verre d'eau, saluer un ami, ou vendre des cigarettes ou des petits pains...

A la table des joueurs de cartes, les visages sont concentrés. On joue pour le plaisir mais avec beaucoup de sérieux. Autour d'eux, des curieux suivent le jeu avec
attention, certains font des commentaires, mais il en faut plus pour déconcentrer les joueurs. Parfois le ton monte brusquement entre eux. Mais le jeu continue et les parties s'enchaînent jusque tard dans la soirée. Derrière eux, près du poêle, d'autres habitués jouent au backgammon. En silence.

A son comptoir, l'homme qui prépare les thés et les cafés n'a pas le temps de souffler. En salle, deux serveurs vont et viennent entre les tables pour renouveler les charbons,
préparer les narguilés, servir les boissons. De temps en temps, ils s'arrêtent aussi, pour apprécier le jeu de cartes ou discuter.

D'étonnantes rencontres...

Nous avons fait beaucoup de rencontres dans ce café qui fut notre quartier général pendant toute la durée de notre séjour. Des rencontres très éclectiques comme on peut en faire dans un café. Un jeune et riche saoudien, en visite dans la capitale syrienne pour voir sa famille. Un vieil iranien, en pèlerinage, qui n'appréciait pas du tout d'être en pays arabe. Un tunisien, étudiant la littérature française à l'Université de Damas. Un retraité syrien, parlant un français impeccable. "Je suis de l'ancienne génération. Celle qui a appris le français à l'école." Evoquant l'avenir de son pays, il nous a dit qu'un jour sûrement, la démocratie s'installerait, "mais des siècles seront nécessaires."

*Un narguilé s'il vous plait !

Nani et Minh

A suivre en images :
dans les rues de Damas