le 30/07/2002

 
 
 
 
 
 
 
     
     30/07/2002
     
     
     
 
 
 
écouter un son
en savoir +
envoyer cette photo à un ami
Une vie rythmée par la mer

Notre séjour à Kuala Lumpur s'achève. Nous avons récupéré notre voiture au port de Kelang et il est temps de reprendre la route… Envie de mer, de soleil, de farniente, de fruits de mer, de calme. Envie de vacances.

"Sur la côte orientale, les environs de Mersing sont bordés de plages désertes qui séduiront les apprentis Robinson" annonce notre guide de voyage. Direction Mersing, petite ville de province, toute tranquille. Deux rues principales bordées d'échoppes et de magasins d'articles de pêche, un petit port, un marché, quelques guest houses et restaurants, 2 supermarchés, 3 cybercafés…

Air Papan, petit village de pêcheurs

C'est à moins de 20 kilomètres de là que nous trouvons notre bonheur. Air Papan, petit village de pêcheurs, située entre la mer et la forêt. Ici, ni cybercafé, ni supermarché. A l'entrée du village, seulement 2 ou 3 chalets où viennent séjourner des familles malaises pendant les vacances scolaires. Le village compte une dizaine de maisons de bois abritant des familles de pêcheurs, et une plage de sable blanc, ombragée de cocotiers, sur une mer bleue turquoise. Un paysage de carte postale.

Nous installons notre campement au bout de la plage, en sortie de village. Non loin de la dernière maison du village. C'est là que vivent Ismaël, sa femme Roccia et leurs dix enfants. 4 ans pour la petite dernière, 24 ans pour l'aîné, Mohd, marié à Anna et pêcheur, comme son père.

Quand le soleil se lève sur la mer, les pêcheurs partent relever les pièges et les filets

Tous les matins, Mohd et Ismaël prennent leur barque. Mohd est accompagné par son jeune frère, à qui il apprend le métier, comme son père le lui a appris. Vers 6 heures, quand le soleil se lève sur la mer, ils partent relever les pièges et les filets qu'ils ont déposés… Les seuls jours de repos sont déterminés par la mer. "Si les vagues sont trop fortes, alors je ne pars pas. Et puis le vendredi, je rentre plus tôt. A 10 heures, pour ne pas rater la prière du vendredi." confie Mohd.

Pour toutes ces familles, la vie s'écoule selon le rythme donné par la mer

En fin de matinée, ils sont de retour. Roccia et Anna viennent les attendre sur la plage. A leur côté, les femmes des autres pêcheurs du village. Pour toutes ces familles, la vie s'écoule selon le rythme donné par la mer. Un rendez-vous quotidien avec la mer pour les hommes, avec l'attente pour les femmes. Parfois, quand les hommes tardent à rentrer, inquiètes, elles scrutent le large en silence.

Les marins de retour, elles les aident à décharger poissons et fruits de mer. Des raies, des maquereaux, des sardines, des crabes, des homards et des crevettes… Le butin trié, Roccia et Anna partent au marché de Mersing où elles vendront la récolte aux marchands. 5 ringgits pour un kilo de crabes, 2 pour un kilo de sardines et 50 pour du homard. Pendant ce temps, les hommes nettoient les filets en nylon et les pièges à crabes des algues qui viennent s'y déposer.

Des regards, des sourires, quelques mots de malais et d'anglais

Crabes, crevettes, poissons, noix de coco, durians … Chaque jour, Roccia a pour nous de nouvelles attentions. Des regards, des sourires, quelques mots de malais et d'anglais nous suffisent à communiquer avec elle et son mari. Les plus jeunes enfants nous content les exploits de leur journée… en malais. Et Mohd, qui parle un peu l'anglais, nous parle de la mer, de la pêche, du village. Des moments tout simples. Paisibles. Comme fumer en silence, en écoutant le vent et le bruit de la mer, les cigarettes qu'Ismaël roule dans une paille. En attendant que la nuit tombe.

Nani et Minh

A suivre en images :
un lever de soleil sur la mer
une journée à Air Papan