le 16/08/2002

 
 
 
 
 
 
 
     
     
     
     16/08/2002
     
 
 
 
écouter un son
en savoir +
envoyer cette photo à un ami
Les fils du ciel

"Mon nom est Sing Heong Thong, mais appelez moi Raymond, c'est comme ça que mes amis m'appellent". Située près du plus ancien temple chinois de la ville, la boutique de Raymond ressemble à une caverne d'Ali Baba. Des statues de toutes les couleurs sont installées au fond de la boutique. Un grand personnage, à la longue barbe noire et au regard sévère, nous menace avec son épée. Cachée derrière, une déesse de la miséricorde nous sourit amicalement. Tandis qu'au dessus de la mêlée, un énorme bouddha au sourire satisfait, exhibe son imposante bedaine.

"Nous brûlont ces objets au temple pour les offrir à un ancêtre"

En fouillant, nous découvrons des bougies de couleur rouge, "la couleur qui porte chance" précise Raymond, des centaines de paquets d'encens, et tout un tas d'objets en papier : des liasses de faux billets, des canettes de Guinness, des voitures miniatures, des téléphones portables, des paquets de cigarettes. "Ces objets servent d'offrandes. On les brûle au temple pour les offrir à un ancêtre" nous explique Raymond en voyant nos airs amusés. Nous restons quelques heures avec lui, il nous apprend à faire des additions avec un boulier, nous explique le fonctionnement du calendrier chinois, nous parle de l'histoire des chinois de Malaisie. Et quand nous évoquons notre voyage, Raymond nous écoute avec intérêt, lui qui ne prend qu'un seul jour de vacances par an, à l'occasion du nouvel an chinois...

Une famille fait des offrandes au dieu tigre, le dieu qui chasse la malchance

Un peu plus loin dans la rue, une porte en bois ornée de deux dragons marque l'entrée du temple de Cheng Hoon Teng. A l'intérieur, des moines et des nonnes chantent au rythme du gong. Des fidèles allument des encens et prient les mains jointes en balançant légèrement leur corps. Près de l'entrée, des jeunes brûlent des objets en papier, tandis qu'une famille offre des morceaux de porcs, des nouilles et des œufs au dieu tigre, le dieu qui chasse la malchance.

Dans un coin, une femme remue un paquet de baguettes de bois. Au moment où une des baguettes sort du lot, elle sort de sa poche deux morceaux de bois rouge, qu'elle jette aussitôt par terre. Apparemment les deux morceaux de bois lui ont donné un signe favorable, car elle se rend immédiatement à un comptoir, où une dame lui tend un petit bout de papier en échange de sa baguette. Curieux, nous nous approchons et apprenons qu'elle vient de poser une question aux dieux et que leur réponse est inscrite sur ce petit bout de papier.

Une partie de mah-jong est en cours, les joueuses sont concentrées, les gestes sont rapides

En sortant du temple, en passant devant une maison, nous apercevons quatre vieilles dames installées autour d'une table. Elles nous invitent à entrer. De gros dominos blancs ornés de sigles chinois sont posés au centre de la table. Une partie de mah-jong est en cours. Les joueuses sont concentrées, les gestes sont rapides. A chaque début de partie, nous assistons à un véritable ballet de mains et de dominos, et des murailles de dominos se font et se défont sous nos yeux. De temps en temps, la partie s'interrompt quand une des joueuses place quatre "dragons" devant elle. Les autres sortent de l'argent et paient leur dû.

A la fin de la journée, nous nous retrouvons attablés dans une petite ruelle pour déguster un canard laqué. Le repas terminé, le serveur nous invite à nous rendre au premier étage du restaurant. Là-haut, nous découvrons une piste de danse, parquet en bois, lumière tamisée, petite boule lumineuse accrochée au plafond. Quelques couples de vieux chinois dansent sur de la musique disco et du cha-cha-cha. Les danseurs et les danseuses ont le pas assuré de ceux qui ont répété de nombreuses fois. Nous restons un moment, le temps d'effectuer quelques pas de danse. Et en repartant, nous avons le droit à de grands sourires et à d'amicaux gestes d'au revoir.

Ce soir, le temple s'est transformé en salle de karaoké

Sur le chemin du retour, un temple attire notre attention. A l'entrée, des spectateurs sont confortablement installés dans des chaises. Placée devant eux, une télé diffuse un clip vidéo. Derrière la télé, une chanteuse, micro à la main, scrute un petit écran posé devant elle. A côté d'elle, d'autres attendent leur tour, vidéo-disc à la main. Ce soir, le temple s'est transformé en salle de karaoké. Nous prenons place parmi le public. On se couchera plus tard.

Nani et Minh

A suivre en images :
la visite de Malacca
un temple chinois