le 30/12/2001

 
 
 
 
     
     
     30/12/2001
     
     
 
 
 
 
 
 
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Le trésor des nabatéens

La Jordanie abrite un peuple de bédouins. En arabe, le terme "bedu" signifie nomade. Et si de nombreux bédouins ont maintenant adopté un mode de vie sédentaire, ils gardent en eux un sens de l'hospitalité très fort et restent fiers de leurs origines.

Leurs origines bédouines se trouvent notamment à Petra. "Le trésor de la Jordanie" disent les brochures touristiques. "Une véritable pièce d'art" nous a dit un bédouin. Qu'ils soient d'origine bédouine ou non, tous les jordaniens sont très fiers de Petra. Et la question revient sans cesse dans leur bouche : "Avez vous visité Petra?".

La cité témoigne de la magnificence et de la grandeur de l'empire crée par les nabatéens. Ce peuple nomade, provenant de l'ouest de la péninsule arabique, s'installa dans la région 600 avant JC. Ils s'enrichirent grâce aux pillages de caravanes et aux taxes qu'ils prélevaient à ceux qui traversaient leur région. Ils bâtirent une cité dont les ruines, superbes, attestent encore de leur puissance, de leurs traditions et de leurs savoir-faire.

Prise aux nabatéens par les romains et investie par les croisés au 12ème siècle, la cité tomba ensuite dans l'oubli. Un curieux voyageur suisse en retrouva la trace au 19ème siècle. Ce dernier sillonnait le Proche Orient depuis plusieurs années quand il fit cette incroyable découverte. Passionné par la région, il avait appris l'arabe et avait adopté le mode de vie des bédouins. Il s'était même converti à l'Islam. Aussi, quand il entendit un jour des bédouins parler des ruines d'une magnifique cité, cachée dans la vallée de Wadi Musa, il n'eut pas de mal à les convaincre de leur montrer la tombe du patriarche Aaron, qu'il savait enfouie dans la vallée. C'est grâce à ce subterfuge qu'il découvrit la cité. Des bédouins, descendants des nabatéens, avaient réinvesti les lieux depuis des siècles et habitaient les temples, les tombes et les maisons troglodytes. La cité était bien connue de tous les bédouins de la région. Cependant, tous préféraient garder le secret, craignant que la découverte de la cité perturbe leur mode de vie.

Petra n'est accessible que par le Siq, une gorge étroite, longue de plus d'un kilomètre. Cette situation particulière a longtemps protégé le site des envahisseurs de toutes sortes. Derrière le Siq, la cité s'étend sur plusieurs kilomètres, au cœur de la vallée, et sur le flanc des montagnes. Le cadre naturel est magnifique. Les montagnes, la vallée, le wadi et le désert environnant donne à la cité un caractère intemporel. Taillés à même la roche, les bâtiments, d'un style architectural imposant, sont grandioses. Derrière les façades, on découvre de larges pièces auxquelles la roche donne de magnifiques couleurs marbrées, passant du rouge au bleu.

Au fil de la balade, l'imagination se laisse forcément entraîner par le paysage. Devant les bas-reliefs représentant les convois de chameaux, nous songeons aux caravanes faisant une halte avant de reprendre la route vers la Méditerranée. Nous imaginons aussi les sacrifices d'animaux qui se déroulaient sur la montagne aux sacrifices, les cérémonies religieuses défilant sur l'étroit chemin menant au Monastère, et la vie des bédouins vivant au cœur de la cité au fil des siècles...

Depuis une dizaine d'années, le gouvernement jordanien a demandé à ces bédouins de quitter les lieux. Ils ont installé leurs campements à quelques kilomètres de l'entrée du site. Leurs moyens de subsistance sont maigres. Comme ailleurs, ils vivent de l'élevage de chèvres, de moutons, de chameaux et de chevaux. Mais ici, ils vivent aussi du commerce de souvenirs et des balades à dos de chameaux proposés aux touristes pour quelques dinars. Petra est un site majeur pour le tourisme jordanien. Les 300.000 visiteurs annuels du site constituent une manne pour le gouvernement : un revenu annuel de plus de 9 millions de dollars.

Nani et Minh

A suivre en images :
Pétra, la cité des Nabatéens