le 29/09/2002

 
 
 
 
 
 
 
 
     
     29/09/2002
     
     
 
 
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Le village sur pilotis

Dans la baie d'Ao Phang-Nga, d'énormes blocs de calcaires forment des îlots au relief abrupt au pied desquels s'étendent de vastes mangroves. L'îlot de Panyie se remarque à sa forme pointue comme la dent d'un requin. A la manière des mangroves, un village a poussé au pied de cette falaise. Les villageois racontent qu'il y a deux cents ans, deux familles venues de l'île de Java ont accosté et construit les premières maisons sur pilotis. "A l'aide du bois des mangroves. Un bois très résistant." Les deux familles de pêcheurs ont grandi, et le village avec. On compte maintenant 200 maisons et un peu plus de 2500 habitants.

Les habitants de Ko Panyi sont musulmans et quasiment tous pêcheurs

Une école primaire, un centre médical, des boutiques de souvenirs pour les touristes qui sont de plus en plus nombreux à s'aventurer là-bas... Et une mosquée. Comme beaucoup de villages du sud de la Thaïlande, les habitants de Ko Panyi sont musulmans et quasiment tous pêcheurs. Un métier qu'on hérite de son père. Dans ce labyrinthe de ruelles, de maisons serrées les unes contre les autres devant lesquelles le poisson sèche au soleil, le clapotis incessant des vagues contre les pilotis est tout juste masqué par l'appel du muezzin à la prière.

Dans la baie, les hommes partent lever des filets posés la veille...

La pêche et la pisciculture constituent les principales sources de revenu des villageois. Chaque matin, le chant du coq et le muezzin rappellent à chacun ses devoirs. Dans la baie, les hommes partent lever des filets posés la veille, des pièges déposés il y a quelques jours ou encore nourrir les poissons d'élevage dans les cages situées devant l'embarcadère. Plus tard, dans un ballet de bateaux-taxi, les adolescents partent, sac au dos, pour l'école et quelques femmes, leur longue chevelure cachée dans de petits bonnets de laine, se rendent aux marchés du continent pour vendre poissons et fruits de mer. La journée, on voit surtout des femmes et des enfants dans les allées du village. Sur les pontons, assises sur le seuil des maisons, elles jettent leurs lignes le plus loin possible avec autour d'elles, des enfants que l'école attendra encore quelques années. Et d'un bout à l'autre de cette île dont on fait trop vite le tour, on entend les cris des gosses dans la cour de récréation.

Sur les pontons ou installées aux fenêtres des maisons, les familles encouragent les rameurs

En fin d'après-midi, le même ballet de bateaux-taxi reprend en sens inverse. A l'embarcadère, les gosses se chamaillent en attendant le retour d'une mère ou d'un grand frère. Tandis que d'autres observent au loin la préparation des bateaux de course. De fines et légères embarcations aux couleurs vives dans lesquelles prennent place une dizaine de rameurs. Dans quelques minutes, on donnera le départ de la course. Chaque année, à la même époque, des courses s'organisent dans tout le pays pour célébrer la saison des pluies. La fête aura lieu le mois prochain, et aujourd'hui, comme tous les soirs de ce mois, les participants s'entraînent. De loin, sur les pontons ou installées aux fenêtres des maisons, les familles encouragent les rameurs. Ces derniers savent bien qu'ils gagneront dans cette course l'estime des aînés et l'admiration des plus jeunes.

Quand les jeunes écoliers et les pêcheurs ont terminé leur journée, les rues du village s'animent. Les collégiens quittent leur uniforme blanc et bleu pour enfiler un short et un maillot. "Les petits ont quitté l'école, et la cour de récréation est libre, alors, entre la fin du travail ou de l'école et l'appel du muezzin, on a une heure pour jouer. On se retrouve là tous les soirs. C'est le seul endroit du village qui soit assez grand." raconte Raffi, 16 ans. Le football est très populaire dans cette partie de l'Asie et chaque joueur porte un maillot de football. Et en ce moment, l'équipe du Brésil et celle d'Arsenal sont favorites.

Un petit air de place du village

De l'autre côté de l'île, près de la mosquée, les vieux se retrouvent sur un ponton couvert. Assis par terre ou sur des tas de filets posés au sol, ils ont tous la peau tannée par le soleil. Tranquillement, ils discutent, plaisantent et accueillent chaleureusement chaque nouvel arrivant. Un petit air de place du village. De là, entre les pics et les rochers, on voit le soleil se coucher sur la mer.

Nani et Minh

A suivre en images :
le village de Ko Panyi