le 03/03/2002

 
 
 
 
 
     
     
     
     
     03/03/2002
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
 
 
 
 
 
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La cité des fleurs

Le petit village de Pushkar est situé aux portes du désert, entouré à perte de vue de collines arides. Selon les anciens, la ville a été fondée par le dieu Brahma, qui lui a fait don d'un lac. Formant un croissant de lune, le village est lové autour du lac. Depuis la nuit des temps, Pushkar est une ville sainte, un lieu de pèlerinage où se trouve le seul et dernier temple du pays dédié au dieu Brahma, le dieu hindou créateur de l'univers.

Une ambiance bien singulière

Il règne à Pushkar une ambiance bien singulière. Les murs des maisons sont jaunes, bleus, verts ou roses. Les temples et les rues résonnent jours et nuits des chants et des prières des prêtres. Les vaches sacrées vont sereinement dans les rues faites de terre battue dans lesquelles circulent de vieilles bicyclettes. Assis devant leur porte, les vieux nourrissent les troupeaux informels de vaches et les hordes de singes qui vont de toits en terrasses et d'arbres en arbres. Les pèlerins hindous se baignent dans l'eau sacrée du lac. Et sur les ghats, les marches qui mènent au lac, les brahmines, descendants de la caste des prêtres, accompagnent les hindous qui souhaitent faire des offrandes. En général, du safran, du riz et des fleurs. Pushkar signifie en sanskrit "les fleurs du lac".

Dans les rues, en cette période que les gurus ont déclarée propice aux mariages, les hindous marient leurs enfants en fanfare. Une dizaine de mariages ont lieu chaque jour. A chaque fois, une procession identique parcourt les rues du village. Le marié, habillé d'un costume de soie blanche et coiffé d'un turban monte un superbe cheval, précédé par une fanfare tonitruante, suivi de femmes aux saris multicolores, et entouré de jeunes enfants portant des lampions reliés à l'électricité, produite grâce au générateur qui suit sur le rickshaw. Le dernier à fermer la marche. Parfois, pour montrer sa générosité et sa richesse, le marié distribue argent et bouteilles de soda aux spectateurs massés autour de la procession.

"Ici, si tu as 4 chambres, tu peux ouvrir une guest house !"

Sans cette histoire particulière, Pushkar serait certainement aussi tranquille que de nombreux villages indiens. Mais il accueille également des pèlerins d'une autre espèce, les touristes. "Ici, si tu as 4 chambres, tu peux ouvrir une guest house !" nous disait Deepak, propriétaire de la première des 150 guest houses que compte le village. Toutes les conditions sont réunies pour attirer les touristes. Une ambiance typique, des chambres bon marché, des restaurants où la cuisine est peu épicée, des cybercafés et un marché fait de ruelles étroites et d'échoppes vendant des bijoux, des tissus brodés, des tentures, des tee-shirts à l'effigie de Shiva, autre dieu du panthéon indien, et des vêtements des années 70... Les touristes arpentent les rues et les ruelles du marché à la recherche de souvenirs alors que les pèlerins et les sadhus se rendent au temple.

Ce village est si petit que trois heures suffisent à en faire le tour, et une journée à visiter tous les temples. Pourtant certains touristes y restent plusieurs semaines, charmés par la magie de l'endroit et par le paysage environnant.

D'autres encore voient en Pushkar un lieu tranquille où fumer du haschich. Loin du stress des grandes métropoles où les rabatteurs vous proposent à la fois une chambre d'hôtel, quelques grammes de haschich, ou une visite de la ville en rickshaw, ici, on ne vous propose rien de tout cela. La ville est connue pour sa tranquillité et sa discrétion. "Dans ma guest house, les clients peuvent fumer. Mais à l'intérieur, à l'abri des regards et de la police. " nous disait le propriétaire d'un hôtel. "Les fumeurs sont les touristes que je préfère. Ils viennent pour quelques jours et repartent après plusieurs semaines, sans réaliser être resté si longtemps dans ma guest house." ajoutait ce dernier en riant.

On rencontre aussi à Pushkar des touristes amoureux de l'Inde. Ces touristes là connaissent le pays par cœur et peuvent vous parler de l'Inde et des indiens pendant des heures. Ils y reviennent aussi souvent que possible, comme si cela participait à leur bonheur et à leur équilibre. Dominique, un canadien quinquagénaire rencontré à Pushkar, est de ceux là. Mais Dominique a quelque chose de particulier. Il est hindou. Après avoir cherché sa voie du côté du bouddhisme, lui et sa femme se sont convertis à l'hindouisme. Et quand il parle de Shiva, une petite lueur brille dans ses yeux.

Nani et Minh

A suivre en images :
l'état du rajasthan